APPEL DE BANFORA

Message de Plaidoyer sur les droits des jeunes à l’éducation et à la formation au Burkina Faso à l’occasion du forum citoyen d’interpellation des autorités nationales à l’occasion du 11 décembre 2020

Chères autorités nationales, chers décideurs, Mesdames et messieurs,
Le Burkina Faso a souscrit aux engagements du Forum mondial sur l’Education tenu à Incheon (Corée du Sud) en mai 2015 par l’adoption de la déclaration d’Incheon pour l’éducation 2030. Cette déclaration et son cadre d’action contribuent à la mise en œuvre du quatrième objectif de développement durable (ODD4) est d’assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et à promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
Au niveau national, le Plan Sectoriel Education et Formation (PSEF) qui s’inspire du Plan national de développement économique et social (PNDES) notamment son axe stratégique 2, constitue le référentiel à partir duquel notre pays compte concrétiser le droit à une éducation inclusive de qualité et à la formation technique et professionnelle

Par cet axe stratégique, le PNDES vise, à agir efficacement sur la promotion du capital humain, levier indispensable pour toute cation de développement.
Cet axe 2 se décline en cinq objectifs clés dont l’un est relatif à l’Education et la Formation dans la perspective d’« accroître l’offre et améliorer la qualité de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation, en adéquation avec les besoins de l’économie »
C’est dire que le droit à l’éducation et à la formation technique et professionnelle de qualité pour toutes et tous est donc clairement mentionnés dans les orientations politiques du Burkina Faso.
Si l’on veut donc briser le cycle de la pauvreté et de marginalisation des jeunes, signe d’amorce du développement, il est essentiel que les enfants et les jeunes sans aucune distinction de classes ou de sexes disposent d’un socle de connaissances et de compétences nécessaires à leur émancipation socio-économique, citoyenne et politique.
Chères autorités nationales, chers décideurs, Mesdames et messieurs,
Assurer un engagement significatif des jeunes à tous les niveaux est une tâche et un processus ambitieux. Les jeunes ne doivent plus être des acteurs/actrices neutres, passifs(ives), mais plutôt une force de changement impliquée dans l’avancement radieux de la société et les sphères de gouvernance et de décision en tant que partenaires dans l’optique de donner une impulsion nouvelle à notre vision de développement pour notre cher pays, le Burkina Faso.
Tout au long de notre l’histoire, les jeunes ont continuellement montré leurs capacités à transformer qualitativement leurs communautés, à contribuer positivement aux processus de prise de décision, et appeler au changement nécessaire pour un meilleur développement de notre nation et tout en exigeant une éducation et formation technique et professionnelle de qualité pour tous.
Aujourd’hui encore, ils sont aptes à jouer un rôle crucial dans la transformation et la création d’une société plus juste, plus équitable et plus durable. Ils restent également disponibles pour contribuer de façon citoyenne aux débats politique, économique et sociétal aux niveaux local et national. Pour ce faire, leur participation doit donc être au centre des politiques de développement en général et celles éducatives en particulier.
Chères autorités nationales, chers décideurs,
La jeunesse est consciente des efforts déjà consentis, mais malgré les progrès réalisés, les résultats restent mitigés et des écarts significatifs demeurent. Ces écarts sont encore plus prononcés en défaveur des filles lorsqu’ils sont pris sous l’angle sexo-spécifique.
En tant que gouvernants, vous avez l’obligation de respecter, de protéger et de réaliser le droit de chaque jeune Burkinabè à l’éducation et à la formation technique et professionnelle.
Ainsi, au terme de cette rencontre, nous, représentant-e-s des organisations de jeunesse réunis dans le cadre du projet « Jeunesse, Education à la citoyenneté active et Egalité des genres » (YEG), bénéficiant de l’appui financier de OXFAM et DANIDA et de l’accompagnement technique de la Coalition Nationale pour l’Education Pour Tous du Burkina Faso, demandons aux autorités nationales ici présentes de :

 Doter tous les chefs-lieux des 45 provinces des 13 régions du pays, d’écoles de formation professionnelles et techniques

 Construire et équiper des infrastructures d’alphabétisation et d’apprentissage aux petits métiers dans toutes les 350 communes du Burkina

 Faciliter l’accès des jeunes aux centres de formation professionnelle à travers la réduction des frais de formation, l’octroi de bourse d’accès au Centre de Formation Professionnelle de Référence de Ziniaré et un accompagnement conséquent des sortants avec des kits d’installation

 Prendre en compte la participation des jeunes à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques et des programmes au profit des jeunes

 Adopter un plan d’urgence pour ramener les déplacés dans leurs localités et opérationnaliser l’éducation en situation d’urgence
 Accélérer la réforme du système éducatif et l’amener à s’orienter davantage vers la formation technique et professionnelle
 Permettre à chaque étudiant en fin de cycle d’accéder à un programme de valorisation des compétences acquises en lien avec sa formation

Fait à Banfora le 10 décembre 2020

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