Crise sécuritaire et éducation au Burkina Faso : « Plus de 2.500 écoles fermées et 300.000 enfants en rupture d’apprentissage scolaire » (société civile)

Venu participer à Dakar les 25 et 26 novembre au 10e forum panafricain sur les politiques éducatives organisées par le Réseau africain de Campagne pour l’Education pour tous (ANCEFA), Tahirou Traoré se désole de cette situation. « Sur le plan sécuritaire, nous avons aujourd’hui plus de 2. 500 écoles qui sont fermées suite aux attaques des terroristes avec environ plus de 300.000 enfants qui sont en rupture d’apprentissage scolaire », révèle le coordinateur de la Coalition nationale pour l’Education pour Tous du Burkina Faso.

À ce fait, il faut ajouter les dommages causés par la maladie à covid-19. « La covid-19 est venue à partir de mars 2020 aggraver la situation avec la fermeture des écoles et universités pendant au moins une période de deux à trois mois », indique cet acteur de la société civile au Burkina Faso. Cette période a été difficile pour les apprenants qui ont ressenti les contrecoups à l’occasion des examens. Mais des mesures ont été prises et « on peut dire que la situation semble revenir à la normale avec des mesures barrières ». Ce qui n’est pas le cas des écoles fermées à cause de l’insécurité.

Pour cette raison, Tahirou Traoré plaide pour que cette question soit érigée en priorité par les décideurs. « Il y a des actions en cours avec le soutien des partenaires, mais il faut avouer que cette crise qui concernait au départ deux régions, s’est étendue à six régions. Aujourd’hui, sur l’ensemble du pays, on est touché d’une manière ou d’une autre », regrette-t-il.

Pour contourner cette crise, il préconise l’utilisation du numérique pour permettre aux enfants de renouer avec les études. Mais voilà une autre paire de manche. Les autorités burkinabé ont cru opportun de restreindre l’accès à l’Internet après les incidents à Kaya, avec e blocage du convoi militaire français en partance pour le Niger. « Nous nous étions lancés sur la recherche de solution et une difficulté supplémentaire s’est invitée (…) ceux qui utilisaient le numérique pour apprendre, s’il n’y a d’internet, ça devient plus difficile », constate Mr Traoré, estimant que pour sortir de cette mauvaise passe, il convient de se donner la main et réfléchir à des alternatives même si ça impliquera beaucoup de dépenses.

Selon le coordinateur de la Coalition nationale pour l’Education pour tous au Burkina Faso, il faut forcement aller vers la numérisation des cours pour permettre aux apprenants de reprendre leur apprentissage. « Dans le cas contraire, c’est une perte », prévient-il.
Source : Dakaractu du jeudi 25 Novembre 2021

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