Atelier sur l’approche Safe school, le secourisme, l’analyse et gestion des conflits, la négociation et la communication non violente, l’éducation sensible aux conflits, l’éducation à la paix.

Dans le Cadre de l’initiative « Education Out Loud » ou « Éducation à voix haute » en abrégé « EOL » qui est le nouveau mécanisme de financement pour le plaidoyer et la responsabilité sociale (ASA), la Coalition Nationale pour l’Education Pour Tous du Burkina Faso (CN-EPT/BF) a organisé du 21 au 24 et juillet 2020 un atelier sur l’approche Safe school, le secourisme, l’analyse et gestion des conflits, la négociation et la communication non violente, l’éducation sensible aux conflits, l’éducation à la paix.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du « Projet de renforcement de la redevabilité sociale au niveau national et local dans les processus éducatifs » mis en œuvre par la CN-EPT/BF avec l’appui financier du Partenariat Mondial pour l’Education (PME)
A travers cette session de formation facilitée par l’ONG Save The Children en tant que partenaire d’apprentissage, il s’est agi de permettre aux membres de la coalition et autres acteurs de l’éducation des régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel repartis en deux groupes, de contribuer à la sécurisation complète des écoles afin de permettre de dispenser les cours dans un environnement sain et sécurisant.
Selon le facilitateur Mr Minoungou de l’ONG Save de Children, les situations d’urgence affectant l’éducation sont définies comme étant toutes situations dans lesquelles des désastres naturels ou provoqués par l’homme détruisent, sur une courte période, les conditions de vie habituelles, les établissements scolaires et les structures de garde pour les enfants et de ce fait perturbent, ne permettent pas, gênent les progrès ou retardent la mise en œuvre du droit à l’éducation. De telles situations peuvent notamment être causées par des conflits armés.
Selon toujours le communicateur, l’éducation en tant que droit de l’Homme et doit être garantie et protégée pour tous, à tout moment. Cependant, lors de situations d’urgence, les États rencontrent souvent des difficultés à garantir et protéger les droits des individus, particulièrement le droit des personnes venant de groupes déjà marginalisés, tel que les personnes handicapées. Cela peut être dû à une perte de pouvoir et au non-droit qui s’ensuit, à la destruction des infrastructures ou à la réorientation des ressources. Dans tous les cas, les situations d’urgence conduisent à l’augmentation de la probabilité de violation du droit à l’éducation. Il est donc important que le droit international et la communauté internationale agissent pour améliorer et minimiser les effets nuisibles des situations d’urgence, d’où l’importance de cette formation.

L’importance de l’éducation en situations d’urgence

Les droits de l’Homme sont étroitement liés et interdépendants, et chacun devrait pouvoir en jouir intégralement. Cependant, regrette Mr Minoungou, l’éducation est souvent négligée dans les situations d’urgence dans la mesure où elle n’est pas perçue comme immédiatement vitale. Pourtant, la valeur de l’éducation pour les personnes affectées par des situations d’urgence ne devrait pas être sous-estimée et est systématiquement soulignée par les parents et les élèves eux-mêmes comme un élément crucial conduisant à la stabilité, la protection affective et physique, et la continuité, a-t-il indiqué.
Durant la session, les participants ont aussi pu apprendre que l’éducation peut jouer un rôle essentiel dans l’aide à la réparation des sinistres et les efforts de consolidation de la paix après un conflit. Elle peut aider à la réinsertion sociale des enfants soldats, des déplacés internes, des réfugiés et de tous ceux affectés par les situations d’urgence et elle permet aussi de surmonter les effets négatifs que les situations d’urgence peuvent avoir sur les personnes.
Dans ces circonstances, les écoles peuvent également fournir des espaces sûrs pour les enfants afin qu’ils nouent des amitiés, qu’ils jouent et qu’ils apprennent. De plus, l’éducation responsabilise les élèves en leur donnant une voix, un espace sûr pour partager leurs sentiments et leurs inquiétudes.
Réactions de quelques Participants : (en encadré)
Sanou Marc, Président du comité régional de l’Est
« Cette formation nous a outillé en compétence afin d’être davantage efficace dans le contexte actuel de déficit sécuritaire. En terme d’acquis, la formation nous a permis de comprendre la valeur de l’éducation en situation d’urgence, les différentes situations d’urgence, l’impact de la situation d’urgence, l’éducation sensible aux conflits et son importance et comment l’éducation peut être un facteur d’aggravation des crises. De retour dans ma localité, cette formation nous permettra d’être des facilitateurs, de donner un enseignement et avoir des comportements qui tiennent compte des réalités du milieu et d’éviter de contribuer à exacerber les situations de crise. Nous allons également de retour dans nos localités, nous atelier à élaborer des plans de continuité éducative afin de contribuer à résilience de nos établissements dans ce contexte de crise sécuritaire.

Maïga Boubacar, Président du comité régional du Sahel
« Cette session de formation nous a vraiment été utile. J’ai trouvé les thèmes abordés très bien étudiés et adaptés à la situation actuelle de crise sécuritaire que traversent bon nombre de nos régions et particulièrement la région du Sahel. J’ai aussi trouvé que les prestations des facilitateurs étaient à la hauteur. J’ai vraiment aimé que tout au long de la formation il y ait eu une approche participative et des travaux de groupe. Il y avait vraiment beaucoup de partage d’expérience et le temps s’est trouvé insuffisant. Dorénavant, il faudra prévoir plus de temps »

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